Les Créateurs de différence #50 : Wash Wash Cousin

Chez Wash Wash Cousin, on rigole bien, mais les formulations sont réfléchies, testées, vérifiées et retestées avant d’être validées. L’entreprise produit une gamme de cosmétiques solides pour une salle de bains zéro déchet. Christel Carlier, la fondatrice de Wash Wash Cousin, préparait ses produits cosmétiques à la maison. Face à la pollution croissante et au réchauffement climatique, elle a estimé qu’il était plus que temps d’agir. Christel est à présent à la tête du laboratoire de recherche et développement de son entreprise. Nous nous sommes entretenus avec elle pour en savoir plus.

Pourriez-vous vous présenter et nous dire ce que propose Wash Wash Cousin ?

Christel : ‘Je suis la fondatrice de Wash Wash Cousin. Actuellement, je dirige le laboratoire de recherche et développement de la société. Wash Wash Cousin formule, produit et commercialise des cosmétiques solides dans le but de réduire les déchets dans la salle de bains pour toute la famille. Nous faisons tout de A à Z, de la formulation à la commercialisation de nos produits. Nous ne dépendons de personne. Il nous tient vraiment à cœur de maîtriser tout le processus de production’.

Comment avez-vous eu l’idée de faire les choses différemment ?

Christel : ‘J’ai commencé à réaliser moi-même mes produits cosmétiques à la maison. Je me suis aperçue que les cosmétiques solides étaient hyper économiques. Ils durent plusieurs mois. Je devais en fabriquer moins souvent. J’avais envie d’agir pour limiter la production de déchets et la surconsommation. Il faut savoir qu’une famille de 4 personnes consomme en moyenne 30 bouteilles de gel douche, 30 bouteilles de shampoing ou encore 30 tubes de dentifrice par an… Aujourd’hui, le poids des déchets issus de la salle de bains pour une famille de 4 personnes s’élève à près de 25 kg par an. Les produits cosmétiques solides bien formulés dans un emballage écoconçu réduisent ce chiffre à pas loin de zéro’.

Pourquoi est-il aussi important de réduire ses déchets d’emballage ? Quel est l’impact des emballages sur l’environnement ? 

Christel : ‘La plupart des emballages sont conçus pour être à usage unique et ne sont pas recyclés. Ils sont enfouis ou jetés dans une décharge. Et là, ils sont dispersés dans l’environnement par le vent et les courants d’eau. En plus, les déchets en plastique ne se dégradent pas du tout. On en retrouve dans les endroits les plus reculés de la Terre. Il est temps de faire quelque chose. Nos déchets sont partout, au fond des océans, dans les montagnes, en haut des arbres, dans le sol et même dans les baleines. Et puis, la fabrication d’un objet, peut-être un futur déchet, génère elle-même des déchets. Seulement près de 10 % des matières premières utilisées globalement se retrouvent dans des produits finis, 90 % des matières premières sont directement transformées en déchets’.

Quand vous dites ‘zéro déchet’, la fabrication de vos produits ne génère vraiment aucun déchet ?

Christel : ‘Le zéro déchet est un abus de langage. Le zéro déchet total n’existe pas. On réduit au maximum notre empreinte écologique, on met en pratique les valeurs qu’on prône, ça, oui. On commande en vrac au maximum, on a investi dans d’énormes cuves pour recevoir nos huiles végétales en vrac, on n’utilise plus de l’eau déminéralisée en bidons, mais l’eau du réseau qu’on a fait analyser. On récupère les cartons. La composition de nos produits a fait l’objet de plusieurs mois d’études et nous nous assurons de l’entière biodégradabilité de tous les ingrédients que nous avons sélectionnés’. 

On a découvert que vous avez également choisi de n’utiliser que des ingrédients d’origine végétale. Intéressant ! Expliquez-nous ce choix.

Christel : ‘C’est une évidence pour nous que notre gamme soit 100 % végane parce qu’on adore les bébés phoques. On refuse de participer à l’exploitation animale’.

Des produits sans emballage s’inscrivent dans l’optique d’un mode de vie durable et responsable. Mettez-vous ces principes en pratique dans votre quotidien ?

Christel : ‘J’essaie le plus possible, sans pour autant culpabiliser quand je dois acheter des produits emballés. Je fais le maximum et c’est déjà pas mal. Je ne suis pas extrémiste et je fuis tous les discours moralisateurs. On fait ce qu’on peut, et c’est déjà beaucoup’. 

Parlons aussi d’énergie. Les locaux de Wash Wash Cousin sont-ils à l’image des valeurs que vous défendez (au niveau du chauffage, de l’énergie, etc.) ?

Christel : ‘Les locaux de Wash Wash Cousin sont entièrement autonomes en énergie grâce à nos panneaux photovoltaïques. On récupère aussi l’eau de pluie pour alimenter nos éviers et notre lave-vaisselle, entre autres’.

Prêtez-vous attention à votre consommation énergétique en général ?

Christel : ‘On n’a vraiment plus le choix, vu le prix de l’énergie. Pour l’éclairage, on opte pour des ampoules LED au maximum. Au bureau, on a diminué la température du thermostat. Au lieu de mettre le chauffage, on utilise des couvertures. C’est devenu une nécessité pour la pérennité de l’entreprise’.

Chez Wash Wash Cousin, avez-vous constaté un changement de mentalité chez les consommateurs ces dernières années ?

Christel : ‘Dès le tout début, le public a répondu présent. La demande était là. On se rend compte que les consommateurs font de plus en plus attention à ce qu’ils consomment et c’est une bonne chose !’

Que conseillez-vous aux personnes qui ne savent pas par où commencer ?

Christel : ‘Il faut y aller petit à petit. Il ne faut pas tout changer d’un coup. Commencer par éliminer tous les cosmétiques liquides de sa salle de bains est un bon début. Et le meilleur conseil que je puisse donner à tout le monde, c’est de fuir les groupes zéro déchet malveillants sur les réseaux sociaux où il y aura toujours quelqu’un pour dire qu’on ne fait pas assez’. 

Enfin, quelle est votre astuce personnelle pour nos lecteurs qui souhaitent adopter un mode de vie plus durable ?

Christel : ‘Je dirais d’agir au niveau de ses déplacements, de réduire au minimum l’utilisation de la voiture et de l’avion pour privilégier des moyens de transport plus écologiques’.