Créateurs de différence #40 : Pascale-Marie, Head of CSR Luminus

Pleinement engagé pour la transition énergétique, Luminus publie volontairement, depuis 8 ans, un rapport sur sa responsabilité sociétale et environnementale. Au début de cette année, notre rapport 2019 a reçu trois prix lors du concours du meilleur rapport développement durable belge. Alors que Luminus a déjà publié deux extraits du rapport 2020, faites connaissance avec notre « cheffe d’orchestre » : Pascale-Marie Barriquand, directrice RSE, qui s’évertue aussi à mettre en application ses convictions écologiques dans sa vie personnelle…

Sur un plan personnel, comment avez-vous vécu les trois prix reçus par le rapport RSE de Luminus en janvier 2021 ?

« C’était une immense fierté, évidemment, car cela récompense d’importants efforts. Nous sommes le seul fournisseur belge à publier un rapport RSE et en plus très détaillé. Mais ce dont je suis le plus fière, c’est d’avoir fait travailler, au fil des années, près d’une dizaine de jeunes sur le rapport, sans compter les étudiants de l’Antwerp Management School, à qui nous avons fait appel deux années de suite. Cela nous a permis de nous améliorer à chaque édition. »

Pour quelles raisons rendez-vous publiques, à travers ce rapport, les actions de Luminus en faveur de la planète et de la société ?

Pascale-Marie Barriquand : « Le secteur de l’énergie reste mystérieux pour la plupart de nos concitoyens. Au quotidien, on ne pense pas à ce qui se passe pour que la lumière ou que la chaudière s’allume… sauf quand un équipement tombe en panne ou quand on doit payer sa facture ! Pourtant, il peut y avoir de grandes différences entre fournisseurs en matière de responsabilité sociétale. Qui investit le plus dans les énergies renouvelables en Belgique ? Quelle est la fréquence des accidents du travail ? Comment sont sélectionnés les sous-traitants ? Le rapport RSE lève le voile sur l’envers du décor, en expliquant notre façon de travailler en toute transparence. Le fait de rendre public ce rapport nous aide à établir des relations de confiance avec nos usagers et des clients potentiels. »

Quelles réalisations avez-vous choisies dans ce rapport pour illustrer l’impact de Luminus ?

« Dans l’extrait «Stratégie et réalisations remarquables », nous présentons 20 « faits marquants » qui ont pour but de motiver les communes, les entreprises et les citoyens à moins consommer, ou à mieux protéger l’environnement. Et tout cela, sans cacher les difficultés rencontrées. Il y en a pour tous les goûts : dialogue avec les citoyens, construction d’éoliennes, solutions énergétiques… Rien que pour la biodiversité, nous avons décrit quatre réalisations différentes. Et s’il fallait mentionner d’autres sujets phares, je citerais certainement Lumiwind, la nouvelle coopérative éolienne, le chantier de rénovation de l’éclairage des autoroutes wallonnes mené par LuWa, ou toutes les entreprises – dont Coca Cola – que Luminus a aidées à réaliser des économies et à consommer de manière plus verte grâce à l’installation de panneaux solaires. »

… et parmi elles, laquelle est votre favorite ?

« Il y en a deux : le projet Befutura pour la Flandre, et Renowatt pour la Wallonie. Les bâtiments représentent 18 % des émissions de gaz à effet de serre en Belgique, donc les travaux d’isolation et de rénovation sont vraiment devenus une priorité. C’est d’ailleurs pour cela que Luminus a déménagé ses bureaux de Liège, puis ceux de Bruxelles dans des immeubles passifs ou quasiment à « zéro énergie »

Luminus verschilmakers 40

Luminus s’est engagé à atteindre plusieurs objectifs de développement durable des Nations Unies. Pourquoi agir sur ces leviers-là en particulier ?

« Nous avons choisi de nous concentrer sur 12 des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies car ce sont ceux sur lesquels nous avons le plus d’influence. Il y a des engagements génériques, sur l’éthique, la diversité ou encore la sécurité. Mais aussi des engagements spécifiques sur les énergies renouvelables ou la protection de la biodiversité. »

En quoi est-ce important, selon vous, qu’une entreprise comme Luminus soit engagée de cette manière ?

« Pour être 100 % honnête, toutes les entreprises – et tous les humains – devraient être engagées à réduire en priorité leur empreinte écologique. La sixième extinction – celle de la biodiversité, causée par les activités humaines – est une réalité, au même titre que l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et le dérèglement climatique. Luminus aussi doit contribuer à cette lutte et mobiliser ses clients, car « nous » avons besoin de tout le monde – et chaque pas compte ! Publier un rapport chaque année nous aide à progresser dans les 16 domaines identifiés comme prioritaires, tels que l’innovation, la protection des écosystèmes ou encore le bien-être au travail. »

Dans la sphère privée, vous vous êtes engagée, vous aussi, vers un mode de vie responsable et économe en énergie. Pouvez-vous nous en dire plus ?

« Je pourrais vous parler de ma maison où, avant d’emménager, j’ai fait réaliser beaucoup de travaux destinés à réduire ma consommation d’énergie : l’isolation du toit et des murs intérieurs, les doubles vitrages, la condamnation de la chaudière à mazout, l’installation d’un chauffe-eau hybride gaz/solaire et de panneaux photovoltaïques, etc. J’ai préféré rénover plutôt que construire du « neuf » pour des raisons écologiques, certes, mais aussi parce qu’améliorer l’existant correspond davantage à ma zone de confort. À l’époque, en 2010, il y avait également d’importantes incitations fiscales pour la rénovation énergétique. Au départ, j’avais bien envisagé de construire une maison passive, mais c’était trop cher pour moi. »

Vous limitez également votre empreinte environnementale en achetant principalement des vêtements de seconde main, en évitant de prendre l’avion et en jardinant sans pesticides. Lequel de ces changements a été le plus facile/difficile à opérer ?

« Je crois que le changement plus facile a concerné la mode. À 35 ans, je suis allée aux Philippines pour travailler avec des enfants des rues. Et voir des jeunes sniffer de la colle avec des t-shirts siglés m’a dégoûtée des logos pour longtemps… Aujourd’hui, acheter des vêtements neufs représente pour moi un gros effort – je préfère 10 fois faire une excursion au Kringwinkel ou chez Les Petits Riens.

En revanche, j’ai beaucoup plus de mal à changer mes habitudes pour l’alimentation. Même si j’apprends à cuisiner les plantes sauvages, j’achète encore du poisson (labellisé ASC, de préférence) et parfois de la viande bio, malgré l’empreinte carbone élevée associée. »

Pour conclure , quel conseil ultime aimeriez-vous confier à tous les lecteurs qui veulent réduire leur impact et/ou agir en faveur du climat ? 

« J’en aurais deux, d’ordre très différent. Le premier porte sur la démographie, qui reste un sujet tabou. Pourtant, la croissance de la population est pour l’instant synonyme d’augmentation des émissions de CO2, de déforestation, de surpêche, etc., et je comprends que les jeunes se posent beaucoup de questions… Si je peux témoigner de mon expérience, je me suis décidée très tard à avoir un enfant, pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec la protection de la planète à l’époque. Alors, pour que notre fils ne soit pas enfant unique, nous avons accueilli en « parrainage » (un week-end sur deux et la moitié des vacances) un enfant d’un an plus jeune, dont la maman sans papiers était en difficulté. L’association « Hisser Haut » nous a beaucoup aidés dans ce projet. J’en suis venue à la réflexion que si l’on pouvait plus souvent parrainer ou « marrainer » que procréer, je crois que cela nous aiderait, individuellement et collectivement. 

Mon second conseil porte sur notre empreinte numérique, sur laquelle il faut vraiment être vigilant. Elle a beaucoup augmenté pendant la crise sanitaire, partout dans le monde. Chez Luminus, nous avons lancé l’an dernier une démarche « Green IT » dont on parlera prochainement.

 Heureusement, certains d’entre nous ont retrouvé la voie des plaisirs simples : marcher en forêt, chanter, danser – c’est d’ailleurs mon programme pour cet été !

Êtes-vous ou connaissez-vous un vrai créateur de différence?

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