Créateurs de différence #35 : Act4Change

L’association Act4Change est pilotée par de jeunes idéalistes vouant une véritable passion au développement durable. Extrêmement motivés, ils se veulent les pionniers de la transition vers une société plus juste et durable. Un tel engagement mérite indiscutablement un article dans notre rubrique consacrée aux « Créateurs de différence ».

Décrivez-nous Act4Change. Comment l’aventure a-t-elle démarré ? 

Jonathan, président d’Act4Change : « Act4Change (site en néerlandais) a vu le jour il y a dix ans grâce à l’initiative d’un groupe d’amis ayant constaté que les jeunes soucieux de s’intéresser au développement durable n’avaient accès qu’à des informations fragmentaires. Les masterclasses du début se sont rapidement transformées en un apprentissage effectif permettant aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires en la matière. »

Fay, bénévole chezAct4Change : « Le Crash Course Duurzaamheid (cours accéléré consacré au développement durable) illustre parfaitement ce qui précède. Ce cours reprend les fondamentaux de la durabilité et aborde des thèmes tels que la crise climatique ou l’économie circulaire. Ensuite, nous étudions en profondeur les principales entraves au développement durable, ainsi que les moyens permettant de les surmonter. »

Jonathan : « Nous pensons que chacun d’entre nous est capable de s’impliquer dans le développement durable mais que tous ne possèdent pas le mode d’emploi. Notre objectif est de fournir aux jeunes les clés leur permettant de franchir le pas. »

Luminus Act 4 Change

Quelles sont vos valeurs fondamentales ? Quel est votre moteur ?

Fay : « Chaque jour, les médias nous abreuvent d’informations à propos d’îlots de chaleur urbains et de la fonte de la calotte glaciaire du Groenland. Nous sommes conscients des conséquences de nos comportements et, plus important, de l’impérieuse nécessité de changer le cours des choses. Notre génération a un rôle fondamental à jouer en la matière. Notamment en collaborant de manière franche et positive à la transition vers un monde plus durable. Heureusement, nous ne sommes pas seuls face à ce défi, auquel de nombreux jeunes souhaitent prendre part. C’est pourquoi nous leur offrons un espace protégé dans lequel ils rencontrent des personnes partageant les mêmes valeurs, renforcent leurs compétences et découvrent les moyens d’influencer positivement le cours des choses. Mises bout à bout, les petites initiatives individuelles finissent par avoir un impact important. »

Luminus Act4 change

L’initiation au développement durable élaborée par Act4Change comprend plusieurs étapes. Pouvez-vous développer ?  

Jonathan : « Le cycle d’apprentissage inclut huit compétences basées sur la littérature scientifique qui, selon nous, sont nécessaires pour mettre en œuvre la transition vers un monde plus durable. L’initiation comprend quatre domaines principaux : découverte, approfondissement, changement et inspiration. Afin de démarrer de manière créative, nous commençons par examiner ce qui peut être fait différemment et comment les jeunes voient leur avenir. Quelles sont les solutions envisageables ? Comment pouvons-nous exercer un impact positif sur l’environnement ? Le but ultime est de diffuser le message le plus largement possible, afin de sensibiliser le plus grand nombre de jeunes à la nécessité de construire un futur plus stable et durable. Si cela peut sembler quelque peu théorique, les jeunes ont à cœur d’appliquer nos principes. C’est en quelque sorte l’apprentissage par la pratique. »

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Votre organisation est dirigée par des jeunes. Qui sont-ils précisément ? 

Jonathan : « Tout le monde est le bienvenu. En tout cas, les « jeunes » entre dix-huit et trente-cinq ans (rires). Il peut s’agir de personnes concernées par le développement durable mais qui ne sont pas forcément capables de mettre leurs idées en pratique. Ou bien de jeunes dynamiques et entreprenants, bien décidés à mettre en œuvre une politique de développement durable dans leur entreprise. »

Fay : « Il s’agit d’une communauté extrêmement diversifiée, regroupant des personnalités totalement différentes, à l’instar du développement durable qui est un concept regroupant de multiples facettes. Certains jeunes privilégient l’aspect social, afin de rallier à la cause les moins favorisés. D’autres sont davantage attirés par le côté technique. Il va sans dire que ces deux catégories sont parfaitement complémentaires. »

Les jeunes constituent les principaux protagonistes de la création d’un monde durable sur le plan écologique, social et économique. Quel est votre secret pour les atteindre ? 

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Fay : « La meilleure manière de toucher les jeunes est par le biais des réseaux sociaux. Même si nous constatons que certains d’entre eux rejoignent Act4Change par le biais d’un certain nombre de collaborations intéressantes. C’est ainsi que la Brigade Écologie des Scouts et Guides de Flandre intervient dans le Crash Course Duurzaamheid. Autre exemple : l’année dernière, nous avons organisé un marché de Noël éphémère sur le site de l’Allée du Kaai (zone du canal de Bruxelles). Enfin, en collaboration avec The Shift, la plateforme belge dédiée au développement durable, nous avons mis en place le projet Change Makers. »

Jonathan : « Les jeunes invitent leurs amis à découvrir nos activités, ce qui crée une émulation. En dix ans, notre réseau de fidèles n’a cessé de s’étendre. Ces dernières années, nous avons cependant constaté un profond changement de mentalité. Il y a cinq ans, Act4Change était encore un phénomène de niche. Aujourd’hui, l’association est devenue un véritable concept. »

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Pourquoi est-il important d’accompagner et de stimuler les jeunes ?

Jonathan : « De nombreux jeunes souhaitent se rendre utiles mais se sentent un peu perdus. Ils pensent que leur contribution au développement durable est subordonnée à des initiatives spectaculaires et fourmillent souvent d’idées difficiles à mettre en œuvre. C’est la raison pour laquelle nous sommes à leurs côtés. »

Parmi vos initiatives figure le projet Change Makers 2020. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? 

Jonathan: « Avec la plateforme The Shift – qui a également fait l’objet d’un article relatif aux créateurs de différence –, nous sommes convaincus qu’il est impossible de construire un monde plus juste et durable sans l’énergie et la créativité des jeunes. Le projet Change Makers 2020 permettait à trente jeunes pionniers de la transition d’être les ambassadeurs de cette génération critique, soucieuse d’établir un dialogue avec d’autres personnes et/ou organisations. En principe, ces jeunes auraient dû pouvoir challenger les membres du réseau The Shift pendant un an. Hélas, la crise sanitaire en a décidé autrement. Covid-19 oblige, les réunions au cours desquelles ces pionniers étaient censés promouvoir, développer et concrétiser leur projet de développement durable n’ont pu avoir lieu qu’une fois par mois. »

Fay : « Vous pouvez le constater : si nous unissons nos forces, les possibilités sont infinies. »

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Quelle est votre ambition ultime et votre rêve le plus fou ? 

Fay : « Changer le monde (rires). En septembre, nous lancerons une nouvelle initiative : pas d’activités individuelles, mais une immersion totale dans le concept de développement durable, l’objectif étant de former des acteurs du changement susceptibles d’initier et de rallier à leur cause d’autres jeunes partout dans le monde. »

Pour conclure sur une note optimiste : quel est votre conseil ultime pour faire la différence ?

Fay : « Il ne s’agit pas de réinventer indéfiniment la roue. Si je me suis engagée aux côtés d’Act4Change, c’est pour apprendre et être une source d’inspiration pour les jeunes. Si je puis me permettre un conseil : contentez-vous des choses simples. Votre flacon de gel douche est vide ? Pourquoi ne pas utiliser un simple bloc de savon, comme autrefois ? Un magasin sans emballage vient de s’installer dans ma rue. C’est l’occasion idéale d’acheter mon riz et mes pâtes en vrac. »

Jonathan : « Pour faire la différence, vous ne devez pas obligatoirement devenir végane. Commencez par supprimer la viande une fois par semaine. Si cela vous convient, peut-être pouvez-vous passer à deux ou trois repas végétariens par semaine. Et n’oubliez pas ; ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. »

Êtes-vous ou connaissez-vous un vrai créateur de différence?

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