Toute sa vie, les amis et la famille de Britt Buseyne l’ont qualifiée de véritable moulin à paroles. Ajoutez-y sa passion pour la durabilité et vous avez la recette parfaite pour un podcast. Dans Sustainababbels, Britt part chaque mois à la rencontre d’entrepreneurs durables. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas peur de les cuisiner. Chez Luminus, on avait envie d’en savoir plus à ce sujet !
Dites-nous tout, Britt. Qui êtes-vous et d’où vous vient cet intérêt pour l’entrepreneuriat durable ?
Britt : « Je suis une Anversoise de vingt-huit ans qui a posé ses valises à Gand après ses études. C’est ma maman qui m’a transmis mon intérêt pour la durabilité. Elle m’a élevée dans un grand respect de la nature et s’est également intéressée de près aux cosmétiques naturels et aux médecines alternatives. Après son décès, je me suis détournée un temps de tout ce qui me faisait penser à elle, y compris tout ce qui touchait à la durabilité. J’ai étudié la psychologie, économisé pour avoir ma propre voiture et un appartement avec de nouveaux meubles. À un moment, j’ai réalisé que tout ça ne correspondait pas à la vraie Britt. Mais qu’est-ce qui lui correspond en fait ? Un style de vie plus durable, semble-t-il. Que j’ai commencé à partager avec les autres sur Instagram. (Rires) C’est comme ça que j’ai pu échanger avec cent et un entrepreneurs durables. Et les choses se sont ensuite enchaînées. »
Dont Sustainababbels, par exemple ? D’où vous est venue l’idée de créer un podcast ?
Britt : « Les entrepreneurs durables auxquels j’ai parlé avaient des histoires fascinantes à raconter. En 2019, je me suis alors lancée avec un ami vidéaste pour avoir une discussion passionnante avec ces entrepreneurs. C’est comme ça qu’est arrivée la première série de vidéos sur YouTube. La toute première saison de Sustainababbels était née. Mais la réalisation de vidéos demande énormément de temps et de travail, et les premiers abonnés ont tous dit qu’ils préféraient écouter plutôt que regarder. Et voilà comment c’est devenu un podcast. Au travers de Sustainababbels, je veux montrer, ou plutôt faire comprendre, qu’il existe de nombreuses solutions durables. En même temps, je veux encourager les entrepreneurs de talent à avoir eux-mêmes un impact positif. »
Vous travaillez actuellement sur la quatrième saison. Avec quel entrepreneur intéressant avez-vous parlé récemment ?
Britt : « C’est bien ça ! Seule la première saison n’est pas disponible sur Spotify, elle l’est uniquement sur YouTube. L’année dernière, j’ai réalisé la deuxième saison et une autre mini-série sur la finance durable. La quatrième saison a commencé depuis début janvier avec peut-être l’un de mes épisodes préférés jusqu’à présent ! Celui de ma rencontre avec le philosophe économique Rogier De Langhe. Non seulement il était super intéressant, mais c’est aussi l’exemple parfait de ce que je veux accomplir avec Sustainababbels. Mon idée de départ était de rencontrer des entrepreneurs durables. C’était très peu engageant, alors que maintenant, j’ose engager la discussion. C’était aussi mon intention : lancer un dialogue. Le premier épisode de la nouvelle saison le reflète bien. »
Que nous préparez-vous avec Sustainababbels ? Une cinquième saison ?
Britt : « Eh bien ! Pour tout vous dire, l’un de mes rêves s’est déjà réalisé. Depuis 2022, vous retrouvez aussi le podcast sur le podcast de Trends Magazine. Que rêver de mieux ? C’est aussi la raison pour laquelle j’ai commencé à écrire pour le magazine, pour que ces entrevues soient diffusées dans les médias. Même si je prends beaucoup de plaisir à réaliser un podcast, il ne touchait pas vraiment un large public. Il ne faut pas avoir peur de voir les choses en grand ! Aujourd’hui, ils proposent un nouvel épisode et un épisode existant tous les mois, mais ce serait génial si Sustainababbels paraissait toutes les semaines. Mais tout vient à point à qui sait attendre. Si on se limite au podcast, j’espère susciter encore plus de débats. Mon plus grand rêve serait de faire de Sustainababbels une émission télévisée en direct avec un public. »
Que pouvons-nous faire, nous, citoyens ordinaires, pour soutenir l’entrepreneuriat durable ?
Britt : « La réponse la plus logique : faire ses achats auprès d’entrepreneurs durables. Mais si je devais acheter quelque chose à chaque personne que j’interviewe, je serais vite fauchée ! (Rires) Plus sérieusement, je pense que les entrepreneurs ont surtout besoin d’ambassadeurs en ce moment. De personnes qui soutiennent leur philosophie et qui peuvent la partager avec enthousiasme. Par exemple, je fais mes courses dans le magasin vrac Pieter Pot. Ils livrent aussi à domicile. Et j’ai converti ma colocataire depuis que je lui en ai parlé. »
Chez vous aussi, vous essayez de faire la différence ?
Britt : « Absolument ! Je vis en cohousing, je partage donc une maison avec d’autres personnes. Je ne dirais pas que c’était pour des raisons purement écologiques, mais maintenant, ce mode de vie me semble tout à fait logique. Quoi d’autre ? Je mange souvent végétarien et 90 % de ma garde-robe provient de magasins de seconde main. Et j’ai mis ma voiture sur une plateforme de partage. »
Saviez-vous qu’une voiture partagée remplace 4,5 à 7,5 voitures privées ? Le covoiturage est donc intrinsèquement plus respectueux de l’environnement : moins de production, moins d’émissions, moins d’espace occupé !
Pourquoi avez-vous choisi de partager votre voiture ?
Britt : « J’ai acheté cette voiture à une période où je menais une vie loin d’être écologique. Au moment où j’ai changé de vie, elle était donc dans mon garage. J’aurais pu la vendre et tout faire à vélo, mais à l’époque, ce n’était pas intéressant financièrement et ça ne faisait pas disparaître la voiture non plus. Maintenant qu’elle est sur la plateforme de partage, je suis sûre qu’elle est utilisée de la manière la plus durable possible parce que d’autres personnes la conduisent désormais plus souvent que moi ! Vous savez, jeter des choses n’est pas toujours la meilleure solution pour vivre de manière plus durable. Vous pouvez jeter tous les vêtements que vous avez achetés chez H&M et tout acheter neuf chez Armed Angels, mais ce n’est pas parce que ces vêtements ne sont plus dans votre placard qu’ils ont soudainement disparu de la surface de la Terre. »
Vous vous approvisionnez en énergie chez Bolt, la filiale de Luminus. Pourquoi choisir un fournisseur qui ne fournit que de l’électricité verte locale ?
Britt : « S’il existe une solution plus durable, pourquoi ne pas la choisir ? Mais je dois avouer que l’énergie du cohousing ne provient pas de Bolt. Je ne vis pas seule, je ne suis donc pas la seule à décider. Mais j’ai réussi à convaincre mon ancien employeur de devenir l’un des premiers clients professionnels de Bolt. C’est déjà bien, non ? (Rires) »
Pour conclure, quel est le conseil ultime en matière de durabilité que vous aimeriez partager avec les lecteurs ?
Britt : « Quand je suis dans un magasin, je me pose toujours une question : est-ce que ce produit apporte une valeur ajoutée à ma vie ? Si la réponse est non, je le laisse en rayon. Je prends conscience aujourd’hui que j’ai dépensé beaucoup d’argent pour de la camelote. Remplissez votre vie de valeurs, pas de choses. »