Créateurs de différence #20 : Sheep on Wheels

Un avenir plus vert. C’est l’objectif que Luminus et Sheep on Wheels ont en commun. Cette association souhaite informer le plus grand nombre de personnes possible sur les déchets plastiques et montrer comment leur donner une seconde vie. Sanne Dirickx, enseignante passionnée, a fondé Sheep on Wheels avec d’anciens élèves de l’Institut Sint-Ursula à Sint-Katelijne-Waver. Il est grand temps de faire sa connaissance !

Dites-nous tout : qui êtes-vous et comment Sheep on Wheels a vu le jour ?

Sanne Dirickx : « Sheep on Wheels a vu le jour sur les bancs de l’école. Ou plutôt, pendant les pauses. Avec quelques élèves volontaires, j’ai transformé un bout de terrain abandonné en un verger écologique. Ensuite, nous avons voulu aller plus loin : mettre en place un projet qui pourrait s’étendre au-delà des murs de l’école. C’est pour cette raison que nous avons fondé notre propre ASBL.
Sheep on Wheels, c’est un melting-pot qui rassemble une enseignante et plusieurs élèves avec des intérêts et des histoires divers et variés. C’est ce qui la rend aussi chouette. La liste des membres s’est quelque peu transformée au fil des années, mais l’ASBL est actuellement composée d’Anton, Karel, Cédric, Lukas, Tuur, Gilles, Christof, Beau et Oskar. »

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Quel rôle jouez-vous précisément ?

Sanne Dirickx : « D’une part, nous construisons des machines qui permettent de transformer les déchets plastiques en une toute nouvelle matière première, et donc en un autre produit. Nous effectuons tout nous-mêmes, du début à la fin : nous collectons les déchets, nous les broyons et nous dessinons les moules afin de fabriquer les nouveaux produits. Mais notre activité ne se limite pas à ça. D’autre part, nous souhaitons également informer et montrer à un public plus large que notre comportement d’achat a une influence sur ce qui est produit et la façon dont c’est produit. Si nous privilégions des produits durables, recyclables et biodégradables, nous pouvons diriger l’économie. L’objectif ultime consiste, à long terme, à développer une économie circulaire exempte de déchets. Et nous transmettons ce message via des ateliers, entre autres. »

Luminus créateurs de différence sheep on wheels

Et pourquoi avez-vous nommé l’initiative « Sheep on Wheels » ?

Sanne Dirickx : « « Wheels » illustre le caractère mobile du projet. Nous pouvons placer les machines que nous fabriquons sur une remorque ou dans une camionnette pour nous rendre dans des endroits pollués ou là où nous pouvons informer les gens. Et « sheep » ? Il s’agit en fait du seul animal que je suis capable de dessiner correctement (rire). Et bien que le nom puise son origine dans l’une de mes étranges qualités, le moteur est et reste un groupe de jeunes qui me surprennent encore et encore par leur dévouement, leurs idées, leurs capacités très différentes et, surtout, une joie de vivre sans fin. »

Sheep on wheels créateurs de différence

D’où vient cette envie de motiver et d’inspirer les gens sur le recyclage, une économie saine et le respect de la nature ?

Sanne Dirickx : « Un style de vie écologique est souvent mal vu. Vous ne pouvez plus abattre d’arbres, ni prendre l’avion et vous ne pouvez surtout plus utiliser de plastique. Les interdictions se succèdent, mais tout ne tourne pas autour de ça. Nous devons transformer le négatif en positif. Il faut se concentrer sur ce que vous pouvez encore faire, et sur ce que vous pouvez faire encore mieux. Et c’est exactement ça que nous souhaitons montrer. » 

Votre ambition consiste en un centre de recyclage mobile. Qu’est-ce que cela implique exactement ? 

Sanne Dirickx : « C’est simple : placer les machines que nous construisons entièrement sur une plateforme mobile. Nous pourrions ainsi les transporter partout. Parfois, nous nous rendons à un festival et nous broyons les déchets plastiques locaux pour en faire un nouveau produit. Par exemple, à Couleur Café, nous avons fabriqué des porte-clés qui permettent de détacher un caddie à partir de déchets plastiques. Tout dépend de l’endroit où nous nous rendons, et du public que nous avons face à nous. Si les personnes se reconnaissent dans ce que nous faisons, l’impact en est d’autant plus grand. »

Comment motivez-vous les autres à réduire leur consommation ?

Sanne Dirickx : « Tout d’abord, en montrant que c’est possible. Et que nous n’avons même pas à sacrifier notre bien-être pour y parvenir. À l’heure actuelle, il existe déjà tellement de méthodes, et de produits, mais ils sont soit méconnus, soit simplement inaccessibles au grand public. Avec « Sheep on Wheels », nous nous efforçons d’être un intermédiaire. Non seulement nous montrons comment vous pouvez réduire votre empreinte, mais nous expliquons aussi comment y parvenir et nous fournissons immédiatement des alternatives. Dès l’instant où vous comprenez que vous ne pouvez pas jeter une canette sur le bord de la route (car il y a de fortes chances qu’elle finisse dans l’estomac d’une vache), vous ne le faites plus. Une simple explication peut marquer les esprits, et c’est fascinant. »

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Quelle est votre opinion sur la consommation d’énergie ? Que peut-on améliorer ?

Sanne Dirickx : « En fait, tout se résume à changer nos habitudes. Aujourd’hui, l’offre est excédentaire et le résultat est très simple : la surconsommation. Il y a de l’électricité, donc nous l’exploitons au maximum. Et cette pensée est appuyée par le système. C’est pourtant de la folie ! Si nous montrons comment utiliser cette énergie en pleine conscience, nous motivons les gens à faire de meilleurs choix plus conscients. Vous obtenez le même effet lorsque vous expliquez d’où provient l’énergie. En fin de compte, il s’agit d’apprendre toute l’histoire d’un produit. En connaissant les enjeux, la démarche visant à réduire la consommation se fait beaucoup plus naturellement. »

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Chez vous, est-ce que vous faites quelque chose pour réduire votre consommation d’énergie ?

Sanne Dirickx : « Absolument ! L’essentiel consiste à toujours se demander s’il est utile de laisser un appareil, tel qu’un ordinateur ou un chargeur de batterie, sous tension. Nous étendons aussi cela aux machines que nous construisons nous-mêmes. Par exemple, nous ne laissons pas bêtement s’échapper la chaleur que nos machines produisent lorsqu’elles fonctionnent. »

Et pour finir en beauté : quel est votre conseil ultime en matière d’économie ?

Sanne Dirickx : « Savoir d’où proviennent les matières premières et l’énergie que nous utilisons et réfléchir à l’endroit où elles atterrissent après avoir rempli leur fonction. Vous en faites ainsi une histoire personnelle et vous en finissez avec la notion de « out of sight, out of mind« . Vous créez une responsabilité quant à vos actes et c’est seulement au moment où vous prenez conscience de cette responsabilité que vous réagissez. »